Informatique

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Parce que la technologie est aussi un outil qui renforce les positions dominantes (au sens social), il me semble crucial de proposer un espace d’émancipation numérique (ou digitale).

Découvrir le rapport que nous entretenons avec le numérique peut se faire en prenant conscience des différentes « couches » dont nous nous rendons, volontairement ou non, dépendant·e·s.

Le langage·

Tous les logiciels- sont écrits dans un ou plusieurs langages de programmation dont la liste est vaste et dont les finalités sont diverses (facilité d’apprentissage, performance, orientation d’usage, lisibilité du code, portabilité, niveau d’abstraction, etc). Ce qui est écrit est ce qu’on appelle le code source.

Le code source·

C’est en quelque sorte le secret de fabrication et de fonctionnement d’un logiciel. Cette « recette de cuisine » est, par défaut, la propriété de l’auteur ou de l’éditeur et vous n’avez ni le droit d’y avoir accès, ni le droit de le modifier, ni le droit d’en faire une ingénierie inverse (rétro-ingénierie). Il va de soi que vous n’avez pas non plus le droit d’en faire des copies.

Ce code source sera soit interprété, soit compilé.

Logiciel interprété·

Avec un logiciel interprété, le code source vous sera fournis puisque c’est la « matière première » qui passera « à la moulinette » d’un interpréteur. Vous aurez au moins la possibilité de lire le code source ou de le faire lire à des personnes disposant des compétences nécessaires, mais ce n’est pas pour autant que vous aurez d’autres droits comme celui de le copier, de le modifier, de le revendre ou de le donner à d’autres sans vous mettre en infraction vis à vis de la propriété intellectuelle.

Quand à l’interpréteur, il vous sera fournis sous la forme d’un logiciel compilé.

Logiciel compilé·

Les logiciels compilés sont eux aussi écrits dans un langage et leur code source sera passé à la moulinette d’un compilateur pour, au final, vous être fournis sous la forme de code objet (ou fichier binaire dans le jargon numérique) qui sera compréhensible par [les systèmes d’exploitations] pour lesquels ils ont été compilés.

Pour espérer découvrir et comprendre l’ensemble des fonctionnalités proposées par un binaire, il faudrait qu’il vous soit fourni accompagné d’une copie de son code source mais aussi avec celui du compilateur utilisé pour le « fabriquer ».

Sans la mise à disposition de ces codes sources, seule la rétro-ingénierie permettrait de s’approcher de ce que ferait vraiment un logiciel compilé (binaire). Ces pratiques étant souvent volontairement rendues incompatibles avec les licences privatrices qui accompagnent des binaires propriétaires (ou logiciels privateurs), elles sont donc juridiquement considérées comme étant illicites.

Logiciel compilé ne veut pas dire logiciel privateur parce que beaucoup de logiciels sont compilés.

Mais seuls les logiciels libres seront fournis avec le code source et une licence de propriété intellectuelle qui autorise l’étude, la modification et le partage dans les même conditions en plus du droit que vous avez d’utiliser ces logiciels !

Les licences·

Nos sociétés s’articulent autour de la propriété intellectuelle (ou copyright), des licences de logiciels et autres Conditions Générales d’Utilisation pour ce qui sera des services.

Chaque bout de code informatique qui compose les logiciels, les systèmes d’exploitation, les applications mais aussi les micrologiciels sont conditionnés par la législation qui encadre ces outils.

Avec les licences propriétaires, et privatrices vous disposez d’un droit d’utilisation restreint et limité en déléguant votre confiance aux éditeurs de ces logiciels.

La plus grande différence avec les licences libres (ou copyleft) tiendra du fait que la licence vous donne tous les droits « à vos risques et périls ». Ce sont des licences qui vous responsabilisent au lieu de vous infantiliser. La seule « obligation » tenant au fait que si vous êtes capable de modifier le fonctionnement d’un logiciel au travers de son code source, vous êtes tenus de partager avec le reste de la planète le résultat de votre travail sous ces mêmes conditions.

C’est en comprenant la position dominante que s’octroient les entreprises privées se reposant sur la « propriété intellectuelle » et le secret industriel, que la licence GNU GPL fut publiée en 1989 et portée par la Free Software Fondation depuis.

Tout logiciel qui n’est pas compatible avec cette licence est un logiciel privateur.

Les logiciels·

Tous les logiciels sont décrits au travers de leur code source lui même écrit dans un langage et accompagné de licences qui définissent les droits que les auteurs et les distributeurs vous accordent.

Les systèmes d’exploitation

L’utilisation (ou exploitation) d’un ordinateur, d’un ordiphone, d’un satellite ou d’une voiture par un être humain ou une autre machine, est rendue possible grâce à un logiciel important, sorte de « super logiciel qui permettra l’installation d’autre logiciels applicatifs », c’est le système d’exploitation.

Ce logiciel a pour particularité de « faciliter » les interactions (entrées /sorties dans le jargon numérique) produites par les utilisateurs et utilisatrices ou à leur attention.

Il est important de noter que dans tout système d’exploitation, la notion de « droit d’accès » est très présente et fondamentale pour distinguer les êtres humains ou les machines qui disposeraient du « droit d’administration » de celles et ceux qui n’en auraient pas le droit ; les utilisateurs et utilisatrices.

Si vous n’êtes pas administrateur ou administratrice des ordinateurs que vous utilisez, quels qu’ils soient, c’est que d’autres personnes le sont à votre place.

Les applications

Beaucoup plus « spécialisées » que les systèmes d’exploitation, les logiciels applicatifs, sont construits pour répondre à toutes les tâches particulières que les êtres humains seraient susceptibles de réaliser. L’écriture, le dessin, la musique, le dessin architectural, la comptabilité, la communication, l’administration d’autres systèmes numériques, le jeux, la mise à disposition de services en tout genre, le traitement d’image, le pilotage de drone, la cartographies, etc. seront autant de « domaines » pour lesquels il existe un éventail plus ou moins étendu d’applications.

Les services

Les services sont des logiciels applicatifs destinés à être utilisé par plusieurs utilisateurs ou utilisatrices, humains ou logiciels, simultanément. Ces logiciels très nombreux sont installés sur des serveurs qui ne sont que des ordinateurs plus performants entassés, la plus part du temps dans des centres de données et qui constituent ce qu’on appelle communément le cloud.

Le matériel·

Construire et utiliser les logiciels se fait par l’intermédiaire du matériel informatique.

Les micrologiciels·

Les micrologiciels sont, eux aussi des logiciels qui sont inscrits dans les microcircuits du matériel, que ce soit, par exemple, une imprimante, un ordiphone, un ordinateur, une voiture, une télévision, un frigo ou une carte d’identité électronique.

Ces firmwares sont associables aux différents « périphériques » même si la miniaturisation fait qu’ils sont de plus en plus solidarisé des cartes mères. Sur ces dernières, ce sont les BIOS et autres UEFI qui s’animent dés que le courant électrique circule.

Le réseau·

Mettre en interaction un nombre gigantesque de neurones humains ou artificiels n’aurait pas beaucoup d’utilité (pour peu que l’on conçoive l’idée que toutes ces technologies reflètent une quelconque « utilité ») sans une notion fondamentale et trop souvent méconnue ; le réseau, lui même se reposant sur tout un tas de matériel, fonctionnant avec des logiciels dont l’utilisation est elle aussi conditionnée par des licences.